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Cancérologie

Publié le 10 mai 2023Lecture 3 min

Induction de cancers cutanés - Le rôle favorisant des lampes UV « à ongles »

Sylvie LE GAC, Paris - D’après un communiqué de presse de l’Académie nationale de médecine

L’Académie nationale de médecine a publié un communiqué de presse concernant les risques de toxicité cutanée des vernis semi-permanents utilisant des lampes à UVA. Carcinomes épidermoïdes cutanés, réactions allergiques et atteintes mécaniques des ongles sont les principaux effets secondaires induits par ces vernis semi-permanents. Dans le contexte de l’essor des ongleries et de l’attrait pour ce type de vernis et des risques identifiés, l’Académie nationale de médecine émet des recommandations pour mieux informer et encadrer cette pratique.

L’onglerie a le vent en poupe et a de l’attrait aujourd’hui pour tous les âges de 17 à 90 ans. Le vernis semi-permanent, qui a l’avantage sur les vernis classiques d’avoir une durée de pause entre 2 et 3 semaines, explique en partie ce succès. Toutefois, face à ce phénomène et à l’accumulation de preuves scientifiques sur la toxicité cutanée des pratiques utilisant des lampes UVA pour sécher les différentes couches de vernis semi-permanent, l’Académie nationale de médecine alerte sur ces risques.   UVA, cancérogène du groupe 1(1) « En effet, l’application de vernis semi-permanent nécessite l’usage d’une lampe combinant UV (au moins 48 watts) et diode électroluminescente (LED) pour sécher et fixer chacune des quatre couches de vernis appliquées. Or, ces lampes émettent des rayons UV de type A (UVA), qui pénètrent profondément dans la peau et sont connus pour favoriser le vieillissement mais surtout le développement de cancers de la peau. Le Centre international de recherche sur le cancer a classé les UVA comme cancérogène du groupe 1(1) », a affirmé l’Académie. Les rayons UVA sont connus pour endommager l'ADN des cellules de la peau en produisant des radicaux libres, qui induisent l’apparition de mutations à l’origine de cancers dans ces cellules. La particularité des UVA est d’induire toujours le même type de mutations. Leur identification dans les cellules des cancers de la peau permet de parler de « signature UVA » des cancers ainsi induits. Le rôle favorisant des lampes UV « à ongles » dans l’induction de ces cancers cutanés était déjà évoqué dès 2009(2). Des travaux expérimentaux(3) et une synthèse des effets secondaires induits par les vernis semi-permanents(4) sont venus récemment appuyer cet état de fait. « Parmi les effets secondaires recensés, en dehors des cancers cutanés à type de carcinome épidermoïde induit, on distingue également des réactions allergiques et des atteintes mécaniques des ongles », a indiqué l’Académie.   L’âge, la fréquence et la durée de l’exposition… Dans le cadre de l’usage des vernis à ongle semi-permanents, le risque semble avant tout lié à trois facteurs : – l’âge jeune de début d’utilisation (en moyenne 20 ans) ; – la fréquence rapprochée des expositions (en moyenne de 5 à 6 fois par an, voire plus avec le développement à domicile) ; – l’exposition durant plusieurs années. L’effet cumulatif des expositions aux UVA représente le risque majeur. Il peut être aggravé par le terrain (peau claire, immunodépression). Dans ce contexte, quatre recommandations sont libellées par l’Académie nationale de médecine pour mieux informer et encadrer cette pratique : 1. D’appliquer une crème solaire avec une protection UVA indiquée, environ 20 minutes avant l’exposition des mains aux lampes UV/LED ; 2. D’établir un recensement du nombre d’appareils UV/LED vendus chaque année, afin de pouvoir estimer l’évolution du marché et de joindre obligatoirement à chaque lampe achetée un message écrit d’alerte et de recommandations ; 3. De développer des campagnes d’information pour le grand public et les professionnels concernés, soulignant le risque lié à une application continue des vernis semi-permanents dans l’année, en particulier chez les personnes de phototype clair ; 4. La réalisation d’études épidémiologiques permettant d’évaluer le risque de carcinome cutané induit par la répétition fréquente de ce type d’irradiations sur une longue durée.

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