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Neurologie

Publié le 24 mai 2023Lecture 2 min

Maladie de Parkinson : une avancée dans le diagnostic précoce ?

Odile CHOUBERT-MOLY, Toulouse

Une équipe de chercheurs, coordonnée par le Pr Andrew Siderowf de l’université de Pennsylvanie aux États-Unis, a démontré dans The Lancet Neurology qu’un test d'amplification de semence d'α-synucléine (seed amplification assays ou SAA) pourrait permettre de différencier les patients atteints de la maladie de Parkinson des sujets sains à un stade précoce, avec une sensibilité et une spécificité élevées.

L’analyse transversale a été menée à partir d'une cohorte de 1 123 patients inclus avec 545 patients atteints de la maladie de Parkinson (sporadique, n = 373 ; génétique, n = 172), 163 sujets sains, 54 patients qui avaient un scanner sans signe de déficit dopaminergique, 51 patients prodromiques présentant un trouble du sommeil à mouvements oculaires rapides ou une hyposmie et 310 patients porteurs de mutations génétiques asymptomatiques (LRRK2, n = 159 ; GBA, n = 151). Les résultats de cette étude ont montré que l’α-synucléine-SAA était positive chez 88 % des patients déjà atteints de la maladie de Parkinson. Dans le sous-groupe sporadique, 93 % des patients avaient une α-synucléine-SAA positive. Ce résultat était plus variable dans le sous-groupe génétique entre les formes GBA ou LRRK2 (respectivement 96 % et 68 %). Dans le groupe prodromique et à risque, 86 % des patients avec un trouble du sommeil à mouvements oculaires rapides ou une hyposmie présentaient une α-synucléine-SAA positive. En revanche, l’α-synucléine-SAA était négative chez la plupart des patients porteurs asymptomatiques des mutations LRRK2 ou GBA (respectivement 9 % et 7 %). Selon les auteurs, la présence d'agrégats de synucléine dans le liquide céphalo-rachidien n'est pas permanente mais serait plutôt acquise à un stade proche de l'apparition de la maladie. Enfin, l’hyposmie semble être le facteur prédictif le plus robuste d'un résultat positif. Parmi tous les patients atteints de la maladie de Parkinson et présentant une hyposmie, l’α-synucléine-SAA était positive chez 97 % des patients versus 63 % ne présentant pas de dysfonctionnement olfactif. En conclusion, cette étude représente la plus grande analyse à ce jour et a permis de valider la performance de la technique d'amplification de semence d'α-synucléine dans le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson. Les auteurs concluent au rôle « crucial » de l’α-synucléine-SAA dans le développement thérapeutique pour identifier les sous-groupes de patients atteints de la maladie de Parkinson et pour établir des cohortes à risque à l’aide de biomarqueurs.

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