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Douleur

Publié le 21 juin 2023Lecture 2 min

Gestion de la douleur chronique - L’utilisation de la plupart des antidépresseurs fait flop !

Odile MOLY, Toulouse

Selon une méta-analyse en réseau publiée dans la revue Cochrane, la duloxétine paraît être le seul antidépresseur efficace dans le traitement de la douleur chronique. Les autres antidépresseurs prescrits n’offrent pas de preuves suffisantes au regard de leur efficacité ou de leur tolérance.

Plus d'un tiers des personnes dans le monde souffrent de douleurs chroniques, douleurs qui durent plus de trois mois, affectant ainsi leur humeur, leur bien-être, leur capacité à travailler et à accomplir leurs tâches quotidiennes. Si les antidépresseurs sont recommandés en traitement de première intention de la dépression, ils peuvent également être utilisés en pratique clinique pour traiter d'autres affections telles que la douleur chronique. Jusqu’à ce jour, il n'existait pas d’étude comparant les classes d'antidépresseurs entre elles dans la prise en charge de la douleur chronique. La méta-analyse en réseau publiée dans la revue Cochrane avait pour objectif d’évaluer l'efficacité et la tolérance des antidépresseurs chez des adultes souffrant de douleurs chroniques (à l'exception des céphalées). Celle-ci a inclus 176 études avec un total de près de 30 000 patients. La majorité des études était contrôlée versus placebo (83 études) et menée en groupes parallèles (141 études). Les douleurs les plus fréquemment analysées étaient la fibromyalgie (59 études), les douleurs neuropathiques (49 études) et les douleurs musculo-squelettiques (40 études). En moyenne, la durée des études contrôlées et randomisées était de 10 semaines. Les patients souffrant de troubles de l'humeur et d'autres problèmes de santé mentale étaient exclus dans la majorité des études. Sur les 25 antidépresseurs analysés, la duloxétine était le seul qui paraissait être efficace dans le traitement de la douleur chronique, y compris à la dose standard pour la majorité des études. Le milnacipran, souvent classé comme le deuxième antidépresseur le plus efficace, avait un niveau de preuves inférieur à celui de la duloxétine. Pour les autres antidépresseurs tels que l'amitriptyline, la fluoxétine, la paroxétine, le citalopram et la sertraline, le niveau de preuve était faible. Les preuves scientifiques étaient donc insuffisantes pour tirer des conclusions solides quant à leur efficacité et leur tolérance dans le traitement de la douleur chronique. De plus, étant donné que les études cliniques randomisées excluaient les personnes souffrant de dépression et d’anxiété, il n’a pas été possible d’évaluer l’efficacité des antidépresseurs chez les patients souffrant à la fois de douleur chronique et de dépression. De même il n’a pas été possible de conclure sur leur efficacité à long terme du fait d’une durée moyenne des études de seulement 10 semaines. « En pratique, pour soulager la douleur chronique, une dose standard de duloxétine peut être envisagée avant d'essayer d'autres antidépresseurs. Une approche centrée sur le patient est essentielle car la douleur est une expérience individuelle et certains traitements peuvent être efficaces même si les preuves scientifiques ne sont pas concluantes ou disponibles », concluent les auteurs.

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