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Cardiologie

Publié le 11 oct 2023Lecture 3 min

Prévenir les maladies cardiovasculaires chez les PVVIH - C’est possible grâce aux statines !

Odile MOLY, Toulouse

Le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) est augmenté chez les patients vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (PVVIH), d'où la nécessité de disposer de données sur les stratégies de prévention primaire dans cette population. L’étude de phase 3 REPRIEVE(1) a montré que la pitavastatine permettait de réduire le risque d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACE) chez les patients vivant avec le VIH avec un risque de maladie cardiovasculaire faible à modéré et recevant une thérapie antirétrovirale. Il semble donc nécessaire de considérer ces patients à risque comme éligibles à une prévention primaire par statines.

Le risque de maladie cardiovasculaire est jusqu'à deux fois plus élevé chez les patients vivant avec le VIH que dans la population générale. De plus, les statines sont reconnues pour leurs effets bénéfiques hypercholestérolémiants, anti-inflammatoires et sur les voies immunitaires. L’étude de phase 3 REPRIEVE (Randomized Trial to Prevent Vascular Events in HIV), publiée dans New England Journal of Medicine fin août 2023 a évalué le rôle des statines en prévention chez les patients vivant avec le VIH à risque cardiovasculaire faible à modéré. Au total, 7 769 patients ont été inclus dans cette étude, 31 % étant des femmes. Les patients avaient un âge médian de 50 ans, un taux de LDL-cholestérol de 108 mg/dL et un risque cardiovasculaire médian à 10 ans considéré comme faible (4,5 %). Ces patients ont été randomisés pour recevoir de la pitavastatine à 4 mg par jour ou un placebo. Le critère d’évaluation principal était un critère composite défini par la survenue d'un MACE (infarctus du myocarde, hospitalisation pour angor instable, accident vasculaire cérébral, revascularisation, accident ischémique transitoire, décès cardiovasculaire ou décès pour cause indéterminée). La durée médiane de suivi était de 5,1 ans. Les résultats ont démontré une incidence de MACE de 4,81 pour 1 000 personnes-années dans le groupe pitavastatine et de 7,32 pour 1 000 personnes-années dans le groupe placebo (rapport de risque : 0,65 [IC95% : 0,48 à 0,90] ; p = 0,002). L’efficacité de la pitavastatine a été retrouvée pour chaque type de MACE et dans chacun des sous-groupes de patients. Des symptômes musculaires sont apparus chez 2,3 % des patients sous pitavastatine versus 1,4 % sous placebo. Le diabète a été rapporté respectivement chez 5,3 % et 4,0 % des patients, jugé cohérent avec les résultats d’autres études. La pitavastatine avait donc un profil de tolérance acceptable chez la plupart des patients, ce qui s'est traduit par un faible taux d'abandon pour cause d'effets indésirables et un arrêt prématuré de l’étude pour des raisons d’efficacité. En conclusion, les patients vivant avec le VIH ayant reçu de la pitavastatine présentaient un risque plus faible de MACE versus placebo sur une période de suivi médiane de 5,1 ans. Il semblerait donc nécessaire d’envisager une évolution des recommandations pour considérer les patients vivant avec le VIH, à risque cardiovasculaire faible à modéré, comme étant éligibles à une prévention primaire par statines.

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